Projections-débats
Projections-débats

Vendredi 19 août à 14h00 ~ Salle des fêtes

Une séance, un film et une série d’écoutes sonores & courts-métrages

SAUVEGARDER NOTRE DIVERSITE LINGUISTIQUE, UNE REAPPROPRIATION CULTURELLE

A l’échelle mondiale, la diversité linguistique est une richesse menacée. Tous les linguistes s’y accordent, les plus optimistes estimant que la moitié des langues parlées actuellement disparaitront ou du moins ne seront plus apprises dans moins d’un siècle, les plus pessimistes, quant à eux, estiment que seuls 10% des langues orales actuelles subsisterons. Ainsi plus de 3000 langues sur les 6800 recensées pourraient disparaître au cours de notre siècle. La mondialisation des échanges, l’impérialisme des cultures dominantes, l’exode rural vers les grandes villes sont autant de facteurs qui participent à la mise en danger des langues. Mais pourquoi nous préoccuper de la sauvegarde des langues ? Si la langue sert à communiquer, à se penser soi-même dans sa relation à l’autre, elle est aussi un puissant vecteur de transmission culturelle, témoin de notre rapport collectif au monde. Est-ce que s’accorder sur cette nécessité de préservation, une simple volonté, une prise de conscience peut suffire à enrayer le déclin inexorable ? Qu’en est-il des moyens mis en place ? Qu’en est-il de la transmission ? Les années 70 ont vu l’émergence en Corse d’un vaste mouvement de réappropriation culturelle, le riacquistu, où la langue est devenue un enjeu politique de l’autonomie, de reconstruction de l’identité collective. En Irlande, l’anglais a progressivement remplacé le gaélique, pourtant langue nationale et première langue officielle. L’accord de paix pour l’Irlande du Nord (1998) promettait la mise en place de mesures de protection et de revitalisation de la langue gaélique, mais qu’en est-il vraiment aujourd’hui ? Avec des approches différentes, nous vous proposons un voyage linguistique, de l’Irlande à la Corse, en passant par la Bretagne, où nous nous interrogerons sur les enjeux et les stratégies pour la sauvegarde du patrimoine linguistique.

Projection-débat organisée en partenariat et avec le concours de Radio Balises

14h00

Bisognu di tè
réalisé par André Waksman et Julie Perreard
France – 2019 – 1h12
Tourné en Corse

Documentaire

 Corse sous-titré français

Bisognu di tè 2019, ou quel est l’état de la langue corse aujourd’hui ? Qu’est ce qui a changé en treize ans, depuis le premier film que j’ai réalisé sur la question linguistique et identitaire en Corse en 2006 ? Quelle place pour « l’identité régionale » dans la société du XXIe siècle ? Comment permettre aux nouvelles générations de se réapproprier ce patrimoine de l’Humanité ? Faut-il rendre l’enseignement du corse obligatoire ? Et quid d’un statut officiel ? Des interrogations multiples et diverses qui au-delà du cas corse concernent bien évidemment l’ensemble des langues « régionales » de l’Hexagone.

Bisognu di tè 2019, ou quel est l’état de la langue corse aujourd’hui ? Qu’est ce qui a changé en treize ans, depuis le premier film que j’ai réalisé sur la question linguistique et identitaire en Corse en 2006 ? Quelle place pour « l’identité régionale » dans la société du XXIe siècle ? Comment permettre aux nouvelles générations de se réapproprier ce patrimoine de l’Humanité ? Faut-il rendre l’enseignement du corse obligatoire ? Et quid d’un statut officiel ? Des interrogations multiples et diverses qui au-delà du cas corse concernent bien évidemment l’ensemble des langues « régionales » de l’Hexagone.

15h35

Petits cours de breton de José Calloc’h

Séance d’écoutes sonores avec les petits cours de breton de José Calloc’h, diffusés sur Radio Balises.

Nous dédions cette projection-débat à José Calloc’h, fervent défenseur de la transmission du patrimoine, de la culture et du breton de Groix.

Courts-métrages sur la langue irlandaise – 63’
Documentaires et fictions
Gaélique irlandais et anglais sous-titrés français

No Bearlà (pas d’anglais)
No Béarla est un programme de style documentaire tourné en quatre parties, Manchán Magan y parcourt l’Irlande démontrant que l’irlandais n’est parlé que par une minorité de la population.
Irlande – 2007 – 25’
Réalisé par Manchán Magan
Produit par Dearg Films RTÉ / TG4

Sea Tamagotchi : Foclóir Farraige
En février 2020, Manchán Magan a parcouru les côtes et les îles irlandaises, à la recherche de mots de la mer, de termes maritimes et de coutumes côtières. Il en a tiré un livre et une série de vidéos, que nous vous proposons de découvrir.
Irlande – 2020 – 4 x 3’
Réalisé par Manchán Magan

Is The Irish Language Important ?
Dans le cadre du festival Seachtain Na Gaeilge, qui fait la promotion de la langue et de la culture irlandaise, l’équipe a réalisé un micro-trottoir sur Quay Street (Galway City) le 8 mars 2014, en interrogeant les passants sur leur connaissance du gaélique.
Irlande – 2014 – 8’

Lip Service
Une journée d’examen dans une école irlandaise moderne, où les élèves tentent de réussir leurs examens oraux de langue irlandaise.
Irlande – 1998 – 18’
Réalisé par Paul Mercier
Produit par An Pointe Productions

Débat à 17h00 ~ Salle des fêtes

Invité.e.s

André Waksman et Julie Perreard, réalisateur.rices de Bisognu di tè
Jacques Fusina, écrivain, parolier, poète et professeur émérite des Universités, en langue corse
Francis Mercantei, membre du groupe Tavagna
Maylis Princé, professeure de breton de Groix
Jo le Port, locuteur bretonnant de Groix
Manchán Magan, écrivain et réalisateur irlandais, en langue irlandaise

Samedi 20 août à 15h15 ~ Salle des fêtes

Une séance, deux films

NOS TRES CHERES TERRES, LES ENJEUX DE L’ACCES AU FONCIER AGRICOLE DANS LES ÎLES

De par leur superficie limitée, les territoires îliens subissent bien souvent de fortes pressions foncières. La mise en concurrence des usages entre logement, tourisme et agriculture de rente, se fait généralement aux dépens d’une agriculture paysanne et nourricière. La question de l’approvisionnement en produits locaux est pourtant cruciale dans des territoires où le coût des transports vient grever le prix des produits alimentaires de première nécessité, rendant problématique l’accès de tous à une alimentation de qualité. En Martinique, comme en Guadeloupe, à Mayotte ou à La Réunion, les mouvements sociaux des dernières années ont progressivement mis au cœur de leurs revendications la lutte contre la vie chère et le droit d’accès aux terres fertiles. En Corse, la concurrence féroce entre activités agricoles et touristiques, le manque de politiques publiques volontaristes et la faiblesse des structures d’accompagnement font de l’installation agricole un véritable parcours du combattant. L’accès au foncier devient alors un combat politique et un véritable enjeu des luttes post-coloniales. Au travers de deux films, La part du rêve (Corse), et Tu crois que la terre est chose morte ? (Martinique), nous suivrons le parcours de paysan.nes et d’habitant.es en lutte. Avec au cœur une question cruciale : comment faire des terres un commun où nous pourrions faire germer les graines d’une société qui vivrait en harmonie avec son milieu ?

Projection-débat organisée en partenariat et avec le concours de Radio Balises

15h15

Tu crois que la terre est chose morte
réalisé par Florence Lazar
France – 2019 – 1h15
Tourné en Martinique

Documentaire

 Créole sous-titré français

125 hectares, c’est la superficie du terrain occupé illicitement depuis 1983 par un collectif d’agriculteurs au Morne-Rouge, dans le nord de la Martinique. En prenant possession de ce qui était à l’époque une terre en friche, les agriculteurs ont, avant tout, cherché à contrer le développement de projets immobiliers qui menaçaient de réduire progressivement les terres exploitables de l’île. Depuis, le collectif favorise une agriculture de subsistance fondée sur la biodiversité. Leur parti pris agricole et politique s’oppose naturellement à la monoculture de la banane mise en place par l’Hexagone. Un quart des terres de Martinique est gravement pollué après plusieurs décennies de recours incontrôlé à un pesticide extrêmement toxique, la chlordécone, utilisé pour traiter les bananeraies, première ressource d’exportation économique de l’île. Cette pollution aura des conséquences sur l’écosystème et la santé des habitants de la Martinique pendant encore des générations. Le projet porté par le collectif du Morne-Rouge n’en apparaît que plus nécessaire, d’autant que les parcelles qu’il cultive ont pu échapper à la contamination…

125 hectares, c’est la superficie du terrain occupé illicitement depuis 1983 par un collectif d’agriculteurs au Morne-Rouge, dans le nord de la Martinique. En prenant possession de ce qui était à l’époque une terre en friche, les agriculteurs ont, avant tout, cherché à contrer le développement de projets immobiliers qui menaçaient de réduire progressivement les terres exploitables de l’île. Depuis, le collectif favorise une agriculture de subsistance fondée sur la biodiversité. Leur parti pris agricole et politique s’oppose naturellement à la monoculture de la banane mise en place par l’Hexagone. Un quart des terres de Martinique est gravement pollué après plusieurs décennies de recours incontrôlé à un pesticide extrêmement toxique, la chlordécone, utilisé pour traiter les bananeraies, première ressource d’exportation économique de l’île. Cette pollution aura des conséquences sur l’écosystème et la santé des habitants de la Martinique pendant encore des générations. Le projet porté par le collectif du Morne-Rouge n’en apparaît que plus nécessaire, d’autant que les parcelles qu’il cultive ont pu échapper à la contamination…

16h50

La part du rêve
réalisé par Jean Froment
France – 2020 – 52’
Tourné en Corse

Documentaire

 Français

« À chi stanta, à chi scurnochja » dit un proverbe Corse. Les uns travaillent, les autres rêvent. Il y en a pourtant sur cette terre corse qui s’arrangent pour lier les deux, le travail et le rêve. Il y a quelques années, Letizia, une jeune chevrière, a décidé de s’installer sur la terre de ses ancêtres. Seule, tenace, résistante et indépendante, elle s’invente avec humilité un chemin buissonnier insolite et indocile pour s’enraciner sur sa terre de Corse. Malheureusement pour elle, sa bergerie, qui avue sur la mer, se trouve sur le territoire de la Balagne, à la marge des lotissements, des résidences secondaires, des plages et de la frénésie de la saison estivale. Derrière ce portrait attachant perce le désir de vivre et de changer, peut-être pas le monde mais du moins son quotidien, pour se bâtir un «horizon de sens».

« À chi stanta, à chi scurnochja » dit un proverbe Corse. Les uns travaillent, les autres rêvent. Il y en a pourtant sur cette terre corse qui s’arrangent pour lier les deux, le travail et le rêve. Il y a quelques années, Letizia, une jeune chevrière, a décidé de s’installer sur la terre de ses ancêtres. Seule, tenace, résistante et indépendante, elle s’invente avec humilité un chemin buissonnier insolite et indocile pour s’enraciner sur sa terre de Corse. Malheureusement pour elle, sa bergerie, qui avue sur la mer, se trouve sur le territoire de la Balagne, à la marge des lotissements, des résidences secondaires, des plages et de la frénésie de la saison estivale. Derrière ce portrait attachant perce le désir de vivre et de changer, peut-être pas le monde mais du moins son quotidien, pour se bâtir un «horizon de sens».

Débat à 18h00 ~ Salle des fêtes

Invité.e.s

Jean Froment, réalisateur de La part du rêve et co-réalisateur de Ghjente di acastagna (Gens de la chataîgne)
Laurent Billard, co-réalisateur de Ghjente di a castagna (Gens de la chataîgne)
Florence Lazar, réalisatrice de Tu crois que la terre est chose morte
Les agriculteurs et maraîchers de Groix

Dimanche 21 à 14h30 ~ Salle des fêtes

Une séance, deux films

COLONISATION(S) ET DECOLONISATION(S) : POUR UNE SOUVERAINETE DES PEUPLES INSULAIRES

Terres convoitées hier par les puissances coloniales, les îles, même indépendantes, restent bien souvent sous le joug économique des colons d’hier. A l’heure des urgences environnementales, nombreuses sont les îles qui payent le lourd tribut de la surexploitation infligée par une économie capitaliste. Que ce soit à Bougainville, en Papouasie-Nouvelle Guinée, ou en Nouvelle-Calédonie, le destin des habitants se décide, en partie, dans les urnes lors de votes ou de référendums. Néanmoins, la souveraineté est-elle possible sans l’indépendance ? Existe-t-il des pratiques émergentes de souveraineté autochtone ? De la Nouvelle-Calédonie à Ophir (île de Bougainville), au travers de deux films qui témoignent du passé et des pressions coloniales, des désirs d’émancipation et de réappropriation, nous nous interrogerons sur les différents chemins que prennent ces luttes avec pour question centrale : comment prendre en main, aujourd’hui, la destinée de nos territoires ?

Projection-débat organisée en partenariat et avec le concours de Radio Balises

14h30

Eden Tribal
réalisé par Mathilde Lefort et Martin Jaye
France – 2020 – 56′
Tourné en Nouvelle-Calédonie

Documentaire

 Français, kanak sous-titré français

Nouvelle-Calédonie, octobre 2018. À l’orée du référendum d’autodétermination sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, une femme Kanak se bat pour préserver sa culture et l’avenir de sa tribu. Mais personne n’est encore prêt à voir une femme à la tête de la tribu… Le film révèle le quotidien d’une tribu consciente qu’elle doit se transformer pour mieux renaître. Entre la crainte du regard des autres, la pression de l’ordre social et le spectre de la colonisation, se joue ici une lutte pour l’avenir.

Nouvelle-Calédonie, octobre 2018. À l’orée du référendum d’autodétermination sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, une femme Kanak se bat pour préserver sa culture et l’avenir de sa tribu. Mais personne n’est encore prêt à voir une femme à la tête de la tribu… Le film révèle le quotidien d’une tribu consciente qu’elle doit se transformer pour mieux renaître. Entre la crainte du regard des autres, la pression de l’ordre social et le spectre de la colonisation, se joue ici une lutte pour l’avenir.

15h45

Ophir
réalisé par Alexandre Berman et Olivier Pollet
France, Royaume-Uni – 2020 – 1h37
Tourné sur l’île de Bougainville (Papouasie-Nouvelle-Guinée)

Documentaire

 Tok pisin, anglais sous-titré français

Coloniser. Prendre la terre, la culture, l’histoire, les esprits et les corps. Décoloniser. Récupérer ce qui a été pris. Révolution. Construire un nouvel avenir libéré du violent bagage de l’histoire. Ophir offre le récit vertigineux d’une révolution pour la vie, la terre et la culture, menant à la potentielle naissance de la plus jeune nation du monde à Bougainville, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Porté par un peuple inspiré en quête de liberté et de souveraineté, le film met en lumière le plus grand conflit du Pacifique depuis la Seconde Guerre mondiale, et ses conséquences. Des visions antagonistes du monde s’affrontent et, peu à peu, révèlent les mécanismes visibles et invisibles d’une colonisation et les cycles de guerre physiques et psychologiques qu’elle semble engendrer, éternellement.

Coloniser. Prendre la terre, la culture, l’histoire, les esprits et les corps. Décoloniser. Récupérer ce qui a été pris. Révolution. Construire un nouvel avenir libéré du violent bagage de l’histoire. Ophir offre le récit vertigineux d’une révolution pour la vie, la terre et la culture, menant à la potentielle naissance de la plus jeune nation du monde à Bougainville, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Porté par un peuple inspiré en quête de liberté et de souveraineté, le film met en lumière le plus grand conflit du Pacifique depuis la Seconde Guerre mondiale, et ses conséquences. Des visions antagonistes du monde s’affrontent et, peu à peu, révèlent les mécanismes visibles et invisibles d’une colonisation et les cycles de guerre physiques et psychologiques qu’elle semble engendrer, éternellement.

Débat à 17h35 ~ Salle des fêtes

Invité.e.s

Martin Jayet, co-réalisateur de Eden Tribal
Hiandjing Pagou-Banehote, sculpteur kanak
Olivier Pollet, co-réalisateur de Ophir